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Conférence de consensus - Penser les discriminations à l’école pour les combattre : du déni à la réalité

04 / 07 / 2016 | admin

Sous la forme d’un mini colloque dynamique d’une densité rare, les intervenants ont donné un large aperçu des enquêtes, des travaux scientifiques et de leurs réflexions en cours. La discrimination scolaire est un sujet clef des professionnels de l’éducation, mais aussi un enjeu de sociétal et politique majeur. Du déni à la réalité, quel défi !

La conférence de consensus Penser les discriminations à l’école pour les combattre : du déni à la réalité le 3 février dernier a montré l’importance des discriminations scolaires au regard du droit, un thème en soi, mais aussi dans l’interaction pédagogique, ainsi que dans la ségrégation et l’orientation scolaire. Trois problématiques fondamentales dont cet article tente de rendre compte au plus près de la subtilité de certaines réflexions avec une interview de la présidente de la conférence, des propos de la rectrice à l’initiative de sa création, le programme dont les questions sont en soi des réflexions et enfin et surtout, un résumé des interventions.

Voici donc un sujet dont nous parlons tous sans forcément en saisir la complexité systémique. Les travaux de la conférence devraient aider au débat, à la prise de conscience pour passer du déni à la réalité. A lire, à suivre, à s’approprier, à discuter....

Qu’ont voulu les organisateurs et organisatrices ?
Pourquoi une conférence de consensus sur les discriminations ?
Comment le jury de professionnels présidé par Monique Sassier, ancienne médiatrice de l’Éducation Nationale a-t- il été constitué ?
Pourquoi ce titre ?
Qu’est-ce qui est attendu de la conférence ?

UN ÉVÉNEMENT QUI PENSE LA PÉDAGOGIE EN INTERACTIONS

INTERVIEW DE MONIQUE SASSIER

Comment est organisée cette conférence ?

Pendant plus d’un an, 17 chercheurs ont produit des textes sous la responsabilité bienveillante d’un comité de pilotage. Ces textes ont été communiqué au jury composé de 11 professionnels de l’académie, de tous métiers ou tous grades ainsi que d’un représentant des parents d’élèves. CE jury a alors élaboré des questions à partir des communications des chercheurs, lesquels ont répondu à nos interrogations lors de la conférence publique qui s’est tenue le 3 février 2016 à la quelle la rectrice a assisté.
Puis, un temps d’élaboration des préconisations a été nécessaire : le jury et le comité de pilotage ont partagé leurs connaissances et ont permis qu’un texte soit rédigé pour madame la rectrice. Nous n’avons pas rencontré de difficultés, les débats ont été animés, parfois très animés ! Les écarts de compréhension : parle-t-on de la même chose avec les mêmes mots entre chercheurs et professionnels ont auguré de l’ampleur de la tâche.


Pouvez -vous nous dire quelques mots sur le choix du titre ?

Le titre complet est bien : penser les discriminations à l’école pour les combattre : Du déni à la lucidité , de la lucidité à l’action. « Penser » car les discriminations échappent à la veille et qu’il convient de se mettre à réfléchir à nos comportements visibles ou invisibles, habituels aussi. Ainsi aller vers une plus grande lucidité, observer, comprendre, rechercher, « dénicher » des actions qui peuvent se révéler être des discriminations et une fois la conférence de consensus réunie le 3 février 2016, décider des actions utiles, possibles, et les mettre en œuvre. Il s’agit d’un titre dynamique, ouvert, assez humble aussi tant le sujet est complexe, mais en même temps ambitieux puisqu’il s’agit de réduire un des phénomènes les plus graves : discriminer, donc en lien avec les inégalités scolaires.

Les discriminations sont elles suffisamment prises en compte par les acteurs de l’éducation ?

C’est l’objet même de cette conférence de consensus, voulue par Madame la rectrice de votre académie que d’accentuer cette prise en compte. Si cette conférence s’est tenue, c’est bien qu’une prise de conscience était déjà là et qu’il a semblé à tous qu’elle devait être approfondie, documentée par les travaux des chercheurs, par les témoignages des professionnels mais aussi ceux des parents et des élèves. Ce travail commun, chercheurs habitués au sujet, acteurs confrontés aux difficultés a favorisé à la fois une compréhension de la genèse du phénomène discriminatoire et nous a permis, à nous professionnels de « repérer », d’identifier, ce qui se cache dans nos pratiques au jour le jour et dont nous ne percevons pas les causes et parfois les effets.
Cette prise de conscience, cette vigilance est à renouveler sans cesse, pour les nouveaux professionnels, mais pas seulement. Dès la formation initiale, ces enseignements doivent être transmis, mais il est apparut lors de la conférence que ces savoirs doivent faire partie de la formation en cours d’exercice des métiers car il faut réfléchir sur nos comportements professionnels. C’est à ce prix que la prise de conscience perdurera.

Quelle est pour vous, la discrimination la plus évidente à combattre ?

Je ne sais pas répondre à cette question précisément. Ce qui me semble clair aujourd’hui à la suite de tous les travaux des chercheurs et en prenant en compte toutes nos observations, c’est comment le sentiment d’injustice scolaire renforce le sentiment de discrimination ou le colore différemment. Cette dynamique « injustice-discrimination » est d’une grande richesse car elle permet de renouveler la réflexion et les modalités d’action. Il faut noter que le phénomène discriminatoire est à l’ œuvre dans la société. L’école ne porte pas seule ce fardeau. Les inégalités d’accès à l’école, au logement, à la santé, à la culture engendrent pour l’école et hors de l’école ce sentiment d’injustice. Il ne s’agit pas de se culpabiliser face à cette situation, mais d’enclencher résolument une politique de prévention. A ce stade, je dirais volontiers que l’école, lorsqu’elle favorise l’accès à la culture, réduit une des injustices flagrantes et ainsi participe à une politique de non discrimination.


Quelle serait une école qui ne génère pas de discrimination ?

Tout d’abord, pour reprendre une idée évoquée ce dessus-, l’école appartient à la société et son action spécifique, indispensable, ne saurait l’extraire de son contexte général. Une école qui ne génère le moins possible de discriminations est une école ou les professionnels se parlent, librement, de leurs gestes, de leurs actions conscientes ou non,de leurs inquiétudes sans craindre de mise en cause ou d’être jugés, ou les cadres de notre institution favorisent cette liberté de parole. Nos travaux, tout au long des mois ont montré combien la liberté de parole traduit un mécanisme démocratique très favorable à la lutte contre les inégalités et donc à la réduction des discriminations. Un point mérite d’être signalé : penser les discriminations conduit à s’interroger sur nos organisations, que ce soit pour l’élève comme pour les professionnels. Il s’agit de se demander si nos organisations de travail ou de reconnaissance n’activent pas des stéréotypes qui peuvent avoir comme effet de se sentir ou d’être discriminé. Une école qui ne générerait pas de discrimination serait une école qui connait bien ce phénomène et qui accepte d’en faire un sujet de travail pour tous.

Pouvez- vous nous dire quelques mots de l’avancée des travaux ?

C’est en mai que nous remettrons nos préconisations à Madame la rectrice. Nous avons organisé nos constats et nos préconisations de telle façon qu’ils puissent enrichir le projet académique, laissant de coté ce qui relèverait du législateur encore que, le jury n’ait pas souhaité développer ce thème qui ne relève pas de la commande.

Un premier axe indique « l’urgence théorique » du sujet : il faut s’outiller pour observer les processus discriminatoires, parler la non-discrimination et inclure ces recherches dans la formation tout au long de la vie.
Un deuxième axe a porté un regard attentif et perspicace de mon point de vue, sur les mécanismes de notre système d’enseignement. Nous avons élaboré des recommandations qui valent pour l’orientation, le lien avec les entreprises et les stages, la sectorisation à penser à nouveau au regard de la réalité et le lycée professionnel.
Un troisième axe est intitulé « regards sur les implicites de l’action pédagogique ». nous avons insisté sur les interactions à construire entre « recherche et terrain » afin de réduire le sentiment d’impuissance ressenti face à ces questions difficiles. De même que le jury a formulé des préconisations d’organisation du travail de réflexion et d’action.

Propos de Monique Sassier
Présidente du jury de la Conférence de consensus.

UN ÉVÉNEMENT ACADÉMIQUE

Conférence de Consensus - Penser les discriminations à l’école pour les combattre : du déni à la réalité

La conférence s’est déroulée le 3 février 2016, dans l’amphithéâtre 2 de l’Université Paris-Est Créteil (UPEC), à l’UFR de Droit. Elle a abordé en séance publique, le 3 février 2016, trois thèmes majeurs couvrant le champs large des discriminations : l’interaction pédagogique, la ségrégation et l’orientation scolaire et enfin, celui de l’institution scolaire au regard du droit. les discriminations ont été visitées à l’aulne de problématiques et d’interrogations formulées : un travail réflexif qui s’est échelonné sur plusieurs mois.

La rectrice Béatrice Gille, à l’initiative de cette commande a ouvert le 3 février cette journée de la conférence de consensus.
Prenant l’exemple du diplôme national du brevet, elle a rappelé que le système scolaire était traversé de nombreuses inégalités notamment en termes de résultats d’examen.« Lorsque l’on compare le taux de réussite global des élèves au taux de réussite des élèves issus des catégories sociales et professionnelles défavorisées, l’écart est significatif. A l’échelle nationale, il y avait en 2010, 8,7 points d’écart entre le taux de réussite global et celui des élèves défavorisés. Entre 2010 et 2014, cet écart s’est progressivement accentué, passant à 9,1 points. C’est considérable.
Dans l’académie de Créteil l’écart a au contraire légèrement décliné, passant de 8,8 à 7,9 points. C’est encourageant, mais nous ne pouvons pas nous en tenir là. »
La lutte contre l’inégalité fille/garçon est aussi une priorité au yeux de la rectrice.
« Dans notre académie, à l’entrée en sixième, les garçons comptent un retard de près de 10 % plus important que les filles. Quant au diplôme du brevet, l’écart de réussite est de plus de 13 points en éducation prioritaire (REP+). Au final, l’écart entre filles et garçons est plus marqué encore que l’écart entre taux de réussite global et taux de réussite des élèves défavorisés.
 »
Elle a ajouté « Qu’est-ce qui, dans notre système éducatif, doit être, ou peut être, mis au jour pour le rendre moins inégalitaire ?
Les réponses à ces questions sont vitales pour notre académie, qui est en pleine croissance démographique, avec 3000 élèves supplémentaires attendus à la rentrée prochaine. L’académie de Créteil sait faire preuve d’innovation et d’audace, et elle est prête à l’expérimentation, mais elle a besoin pour cela de votre éclairage » s’adressant aux chercheurs présents, membres de la conférence de Consensus.

« Les questions posées lors de cette journée et les réponses des chercheurs nous concernent tous. C’est pourquoi j’ai souhaité que cette séance soit largement ouverte, pour que puissent y participer les cadres de l’académie, les enseignants et les personnels éducatifs, mais aussi les fédérations de parents d’élèves et les syndicats. Notre académie a besoin de préconisations fortes, claires et qui fassent consensus, et qui puissent s’inscrire dans notre projet académique. »

L’académie de Créteil entend faire de la problématique de la discrimination un sujet de sa politique éducative.

La qualité des communications, la rigueur des démarches, l’intérêt portées aux questions problématisées par le jury font de l’événement une exceptionnelle journée formative pour ceux qui s’intéressent au sujet, pourtant classique. Le regard professionnel et interdisciplinaire au sens large et non scolaire du jury apporte un point de vue scientifique qui met à mal les polémiques. Aidera-t-il au changement souhaité par l’institution elle-même ? C’est tout l’enjeu de la diffusion de son contenu afin que chacun s’en empare. Une captation vidéo réalisée par Canopé sera mise en ligne et rendue accessible à tous prochainement. Dans l’attente de cette publication sur Internet, l’équipe de la Cardie propose un résumé des trois moments phares de la conférence.

La séance publique de la conférence de consensus « Penser les discriminations à l’école pour les combattre : du déni à la réalité » organisée par l’académie de Créteil, le 3 février 2016, a abordé les thèmes suivants :
 l’Interaction pédagogique ;
 la ségrégation et orientation scolaire ;
 l’institution scolaire au regard du droit.

La tenue de la séance publique de la conférence de consensus a été organisée par l’académie de Créteil, en partenariat avec l’UPEC-ESPE de l’académie de Créteil, le réseau CANOPÉ, le centre Alain-Savary de IFé/ENS de Lyon, le réseau national de lutte contre les discriminations à l’école et le CGET (Commissariat Général à l’Égalité des Territoires).

Cette conférence de consensus dont la forme, pour rappel, vise par principe à tisser des liens entre chercheurs et professionnels de terrain, aboutira en mai 2016 à des préconisations ou des conclusions écrites remises à Béatrice Gille, rectrice de l’académie de Créteil et chancelière des universités.

Son travail se déroule en 4 étapes sur une dizaine de mois. Le jury composé de professionnels et de parents de l’académie de Créteil présidé par Monique Sassier, ancienne médiatrice nationale de l’Éducation nationale, a élaboré les questions posées aux experts qu’elle a choisis et sollicités pour répondre à ses interrogations réflexives. Plusieurs mois auparavant, une première phase de compilation des travaux scientifiques à disposition sur le sujet des discriminations à l’école a été nécessaire. Se sont ensuite succédé une phase exploratoire des partenaires de terrain (du primaire au lycée), puis un temps d’élaboration des questions par les acteurs de terrain partenaires. La tenue de la séance publique du 3 février marque en fait la première étape de visibilité des travaux de la conférence.
Pour chacune des problématiques choisies et élaborées par le jury, les chercheurs présents ont répondu aux questions du jury soumises quelques mois avant. À l’issue des interventions, un temps de débat avec le public a été inscrit dans le déroulement de la journée.

Le 10 février, le jury s’est réuni pour élaborer un rapport présentant les points forts de la journée et les préconisations. Ce rapport fera l’objet d’une publication largement diffusée ultérieurement.
Les préconisations en cours d’élaboration entendent répondre concrètement à des problèmes soi systémiques, soi de terrain. Il s’agit de faire évoluer les pratiques professionnelles et de soulever des questionnements nouveaux sur le traitement des discriminations.

LE PROGRAMME DE LA CONFÉRENCE DE CONSENSUS

Penser les discriminations à l’école pour les combattre : du déni à la lucidité ?

Problématique 1 : L’institution scolaire au regard du droit

Quelles sont les différentes sources juridiques de la notion de discrimination dans le droit français, et en quoi vient-elle interroger la conception de l’égalité dans la société française et plus particulièrement dans l’institution scolaire ?

A quelles conditions le droit anti-discriminatoire peut-il être un point d’appui :

  • pour aider les professionnels de l’école à réfléchir sur la manière dont sont produites les inégalités scolaires,
  • pour réguler les discriminations qui se produisent dans l’institution,
  • pour repenser les fonctionnements et les modalités de travail dans un souci de traiter également les élèves ?

Problématique 2 : Ségrégation et orientation scolaire

  • Du point de vue du système scolaire

Quels sont les divers processus discriminatoires (relevant d’actes et de décisions politiques, administratives, organisationnelles, etc.) liés à l’architecture de l’institution scolaire, et à ses procédures d’orientation (c’est à dire de sélection et de répartition) qui construisent de la ségrégation scolaire (sectorisations, dérogations, concurrences entre établissements, affectations des enseignants, jeu des options dans la constitution des classes, etc. ) à différentes échelles (au niveau des territoires, des établissements, des classes, des filières générales, technologiques, professionnelles, d’apprentissage) ?

Comment les prendre en charge pour faire progresser l’égalité du système éducatif ?

  • Du point de vue des individus

Dans quelle mesure les stéréotypes qui traversent la société (sexuels, de classes sociales, de situations de famille, de handicap, ethno-raciaux, religieux etc.) sont intériorisés par les élèves et leur famille, et mobilisés, souvent de manière inconsciente et involontaire, dans les jugements et l’orientation scolaires par les professionnels ? En prendre conscience permettrait-il de lutter contre les discriminations dans l’évaluation et l’orientation des élèves ?

Problématique 3 : L’interaction pédagogique

Quels sont les processus de discrimination directs ou indirects (sans forcément qu’on en ait conscience ou qu’on en ait l’intention) dans les interactions pédagogiques au sein de la classe qui produisent les différenciations entre les élèves qui construisent progressivement des catégories d’élèves (sociales, sexuelles, ethniques, etc.) hiérarchisées dans les parcours scolaires ?

RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS


Problématique 1 : L’institution scolaire au regard du droit

Réjane Séjac questionne les tensions entre politique d’égalité et gestion de la diversité. Elle s’interroge sur le danger d’une justification utilitaire des différences qui pourrait conduire à justifier des discriminations.

Gwenaëlle Calvès constate le manque de droits explicites concernant la lutte contre la discrimination dans le code de l’Éducation, malgré une multitude d’éléments disséminés à travers divers articles.

Geneviève Zoïa explique que la neutralité républicaine de l’école se construit au prix du refoulement des spécificités familiales, culturelles et religieuses des élèves.

Pour Barbara Fouquet-Chauprade, l’évolution des données PISA montre une amélioration anormalement faible des compétences scolaires des élèves issus de l’immigration, à niveau social et culturel équivalent et malgré une élévation du niveau de diplôme de leurs parents.

Fabrice Dhume souligne les obstacles symboliques qui entravent la réflexion sur les mécanismes discriminatoires dans le travail en formation des enseignants de l’Espé.

Problématique 2 : Ségrégation et orientation scolaire

Rémy Rouault s’interroge sur la répartition géographique discriminatoire des établissements, à laquelle la carte scolaire ne permet pas de remédier. Il met en lumière également une ségrégation spatiale à l’intérieur même des établissements.

Françoise Lorcerie interrogée sur les mécanismes d’ethnicisation des établissements scolaires, souligne que le discours universaliste recouvre des rapports de pouvoir qui provoquent une altérisation ethnique.

Les deux chercheurs Yaël Brinbaum et Jean-Luc Primon, font état de la forte persistance d’un sentiment d’injustice et de discrimination de la part d’élèves issus de l’immigration, même dix ans après leur sortie du système scolaire, d’après l’enquête TéO.

Séverine Chauvel montre la difficulté des élèves eux-mêmes à identifier la nature du traitement discriminatoire dont ils sont victimes.

Fabrice Dhume explique comment les professionnels de l’éducation en viennent à co-produire de la discrimination dans l’accès aux stages en entreprise.


Problématique 3 : L’interaction pédagogique

Marie-ChristineToczek évoque l’activation implicite des stéréotypes dans les dispositifs d’évaluation.

Joëlle Braeuner quant à elle, intervient sur les questions d’ethnocentrisme et d’androcentrisme dans les contenus et les relations scolaires.

Marceline Laparra explique le piège des différenciations pédagogiques parfois discriminantes et le jeu des présupposés culturels dans les premiers apprentissages, en matière de littératie et de numératie.

Françoise Lorcerie analyse la propension des enseignants, devant les difficultés pédagogiques qu’ils rencontrent, à naturaliser les causes de l’échec scolaire chez leurs élèves.

Enfin, Erik Prairat, s’interrogeant sur ce qu’est un maître juste, présente les principes de l’éthique professionnelle comme relevant de trois « vertus » principales : la justice, la sollicitude et le tact.

La densité des interventions laisse espérer des préconisations subtiles, utiles et efficaces pour lutter contre les discriminations. Espérons qu’une dynamique durable est née et que l’institution comme elle le souhaite puissent favoriser les acteurs du monde de l’éducation à s’emparer de cet apport scientifique et des préconisations qui seront faites pour combattre les discriminations scolaires.

Rendez-vous pour le lancement des préconisations et leur application.

Pour en savoir plus

 Programme :

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