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Les intelligences multiples : une mise en oeuvre dans une école de Moissy Cramayel

23 / 04 / 2017 | Elodie

En 1983, Howard Gardner, psychologue du développement américain, très critique quant aux tests d’évaluation de l’intelligence existant et pénalisant les élèves les plus fragiles et en échec scolaire, présente une nouvelle approche de cette notion. Il défend l’idée que l’intelligence ne s’exprime pas de façon linéaire unique et identique pour chaque individu. Ainsi, il en présente sept puis huit formes différentes.

L’intelligence linguistique permet de comprendre le sens et les nuances des mots. C’est aussi la capacité à comprendre comment le langage affecte les émotions dans le cas des rhétoriciens, écrivains et poètes par exemple. L’intelligence linguistique consiste à utiliser le langage pour comprendre les autres et pour exprimer ce que l’on pense. Elle permet l’utilisation de la langue maternelle, mais aussi d’autres langues. C’est l’une des intelligences les plus mises en avant et utilisées à l’école (après l’intelligence logico-mathématique)

L’intelligence logico- mathématiques permet de résoudre des problèmes de logique et de mathématiques, il s’agit de la capacité à maîtriser de longues chaînes de logiques en identifiant les causes et les conséquences. Elle permet de catégoriser et d’ordonner. C’est l’intelligence la plus valorisée à l’école.

L’intelligence spatiale permet quant à de voir la continuité d’une image en rotation dans l’espace, de créer une image mentale, c’est la capacité de trouver son chemin dans un environnement donné et d’établir des relations entre les objets dans l’espace.

L’intelligence intra-personnelle permet de se former une représentation de soi précise et fidèle et de l’utiliser efficacement dans la vie. Elle sollicite plus le champ des représentations et des images que celui du langage. Il s’agit de la capacité à décrypter ses propres émotions, à rester ouvert à ses besoins et à ses désirs. C’est l’intelligence de l’introspection, de la psychologie analytique.

L’intelligence interpersonnelle est la capacité de comprendre les autres et de communiquer avec eux. Elle permet à l’individu d’agir et de réagir avec les autres de façon correcte et adaptée. Elle l’amène à constater les différences et nuances de tempérament, de caractère, de motifs d’action entre les personnes. Elle permet l’empathie, la coopération, la tolérance. Elle permet de détecter les intentions de quelqu’un sans qu’elles soient avouées. Cette intelligence permet de résoudre des problèmes liés à nos relations avec les autres ; elle nous permet de comprendre et de générer des solutions valables pour les aider.

L’intelligence corporelle-kinesthésique est la capacité d’utiliser le contrôle fin des mouvements du corps dans les activités comme le sport et les danses. Elle permet aussi d’utiliser son corps pour exprimer une idée ou un sentiment ou réaliser une activité physique donnée.

L’intelligence musicale constitue l’aptitude à percevoir et créer des rythmes et mélodies, de reconnaître des modèles musicaux, de les interpréter et d’en créer. Cette intelligence engage des processus actifs et passifs : jouer d’un instrument, chanter ou composer (actif) mais également apprécier la musique écoutée (passif).

L’intelligence naturaliste est ajouté une dizaine d’année plus tard, il s’agit de la capacité à classer, ordonner ce qui relève du vivant pour former des catégories.
Toutes ces intelligences, ne sont pas développées de la même manière dans le système scolaire. Compte tenu de la forme des écoles en France (prédominance de la forme écrite, organisation spatiale des classes, hiérarchie des matières en faveur des mathématiques), l’intelligence linguistique et l’intelligence logico-mathématiques s’y développent aisément et y sont particulièrement mises en valeur au détriment souvent des autres formes d’intelligences.

Cependant cette prise de conscience a permis aux professeurs de diversifier les approches pédagogiques et de prendre en compte les différents profils d’élèves. D’autre part, selon Gardner, un individu présente dans son enfance toutes les formes d’intelligence et les développe inégalement selon les expériences qu’il rencontre. Ainsi, cette théorie engage les professionnels à moduler leurs approches pédagogiques pour non seulement permettre à chaque enfant de s’appuyer sur « son intelligence » dominante, mais aussi pour développer les « autres » intelligences auxquels il aurait moins recourt.

Dans les vidéos qui suivent, l’équipe enseignante de l’école maternelle des Hauldres à Moissy Cramayel, s’est résolument engagée dans la mise en œuvre de séquences d’apprentissage développant l’ensemble des intelligences des élèves. Ainsi, depuis quatre ans maintenant, la recherche de situation permettant à tous les élèves d’apprendre, anime tous les temps de travail de cette équipe. C’est collectivement qu’elles construisent les outils nécessaires et réfléchissent aux activités d’apprentissage. Chaque compétence est donc déclinée et présentée de façon à répondre à la double contrainte de ne pas mettre les élèves en difficultés en leur permettant d’utiliser leur « intelligence » dominante et de leur permettre de développer les autres formes d’intelligence.
Cette méthodologie de travail est illustrée dans les vidéos suivantes qui montrent la déclinaison selon l’âge des élèves et selon les différents types d’intelligence.

Interview de Mme Garas, directrice de l’école d’application :

Interview des professeures :

Les intelligences multiples en petite section :

Les intelligences multiples en moyenne section :

Les intelligences multiples en grande section :

Cardie Créteil - Tous droits réservés - 23 avril 2017