Répertoire de leviers pédagogiques, visant l’autonomie des élèves : une ébauche
(source : Eduveille Hypotheses)
Soutien organisationnel
Soutien procédural
Soutien cognitif
Soutien psychologique
Ils sont définis dans cet article.
Objectif : recenser les pratiques de classe (rituels ou activités) qui ont pour but de développer la métacognition des élèves et de leur faire apprendre explicitement des stratégies d’apprentissage.
N’oubliez pas les ressources du Padlet !
Questionnaire pour les élèves sur la manière dont ils s’y prennent
– Capacité à savoir planifier son travail
– Capacité à accepter de se tromper
Exemples :
On peut entraîner les élèves de diverses manières selon leur âge :
– en demandant de noter des informations très ciblées et de confronter leurs productions ;
– en fixant des objectifs très précis : noter 10 mots importants ou cinq idées ;
– en faisant analyser par groupe des notes prises à partir d’un support et en dégageant les aspects pertinents et non pertinents (on a noté trop ou trop peu, on a bien ou mal hiérarchisé les informations, on a bien ou mal reformulé) ;
– en proposant des outils visuels : schéma, petit dessin, carte mentale ;
– en réfléchissant ensemble à l’utilité de prendre des notes et, dans son fonctionnement à ce qui est incontournable et ce qui dépend des stratégies de chacun.
– Questionnaire du confinement
– Questionnaire sur l’autonomie
– Autre questionnaire
– Journal d’apprentissage
– Questions proposées par Sylvie Cèbe :
A quoi ressemblera cet exercice lorsque vous l’aurez réussi ?
Quelle est la règle du jeu qu’a en tête l’enseignante quand elle propose cette consigne ?
A quoi faut-il faire attention dans la tâche ?
Qu’est-ce qui va permettre de dire si c’est réussi ou pas ?
Qu’est-ce que cela demande à l’enseignant ?
– Une exploitation fine des réponses.
– Guider ou ne pas guider ?
– Au niveau du questionnaire, on peut faire les deux : pour chaque question, des réponses au choix préformatées, et une possibilité de réponse libre. Certains élèves réagissent mieux sur des réponses fermées, pour d’autres c’est l’inverse.
Avantages et limites de cet outil
– Travailler son fonctionnement d’apprenant
– C’est plus pour renseigner l’enseignant que pour développer l’autonomie des élèves, sauf la dernière partie.
– Proposition d’ajout : faire ressortir davantage la partie sur le cheminement. Creuser davantage sur ce qui a été difficile et facile.
– Que pouvons-nous tirer comme conclusion à la lecture de ces questionnaires ?
– Chronophage.
Faire verbaliser l’élève qui a réussi sur comment il a fait
– Capacité à savoir planifier son travail
– Capacité à définir mes besoins mais aussi mes points forts
– Capacité à trouver l’information seul et surtout savoir où la chercher
– Capacité à déterminer seul(e) ce que j’ai à faire
– Capacité à s’auto-évaluer
Exemples :
– L’élève ne donne pas le résultat, il dit comment il a fait pour trouver.
– Co-construire des documents contenant objectifs, critères de réussite et indicateurs
– Antoine de la Garanderie propose un dialogue pédagogique qui a pour but d’aider les élèves à trouver ses meilleurs procédures pour apprendre et comprendre. On part d’une évocation par l’élève pour faire ressurgir ce qui s’est passé dans sa tête. Recherche commune du cheminement mental qui passe essentiellement par des questions en « comment » plutôt qu’en « pourquoi »
Qu’est-ce que cela demande à l’enseignant ?
– Commencer à l’oral, dès l’école maternelle, pour que cette verbalisation devienne un réflexe : dire ce qu’on fait, ce qu’on a fait, ce qu’on va faire
– C’est à l’enseignant de prendre en charge cette verbalisation chez les plus jeunes qui n’est “pas encore là” (Brigaudiot) chez tous.
Avantages et limites de cet outil
– Mais pratiquer une verbalisation - explicitation peut faire courir le danger de mettre en avant ce qui savent mieux que les autres et de ne pas impliquer tout le monde. On peut alors recourir à l’écrit personnel dès le cycle 2 dont la pratique fréquente permet de donner les clés de la métacognition aux élèves.
Une activité littéraire pour travailler l’auto-évaluation et les compétences psychosociales
– Capacité à accepter de se tromper
– Capacité de se saisir de sa propre liberté, de choisir quoi faire
– Capacité à poursuivre son travail même s’il y a des freins
– Capacité à trouver l’information seul et savoir où la chercher
– Capacité à savoir demander de l’aide
– Capacité à définir mes besoins mais aussi mes points forts
– Capacité à s’auto-évaluer
Exemples :
– Oscar et la dame rose
Document
Activité
Analyse
Cette activité s’est inspirée de cet article : Métacognition et réussite des élèves.
Plans de travail et feuilles de route
– Capacité à savoir planifier son travail
– Capacité de se saisir de sa propre liberté, de choisir quoi faire
Exemples :
– Entre enseignants, se mettre d’accord sur le vocabulaire spécifique mais aussi transversal ; et être vigilant sur les attentes implicites voire invisibles.
– Pour les élèves les plus désemparés : faire une première fois pas à pas avec eux.
– Meirieu : Articuler le “je peux” (ces procédures sont à la disposition des élèves) et le “je dois” (je démontre aux élèves l’efficacité et l’efficience de telle procédure et donc sa supériorité sur d’autres). Si toutes les méthodes ne se valent pas, faire réfléchir les élèves sur ce qui leur convient le mieux pour élargir l’empan des possibles et suggérer des pistes alternatives que l’élève n’ose pas utiliser ou ignore.
– Feuille de route numérique
– Feuille de route version papier
Avantages et limites de cet outil
– Écueils du plan de travail : c’est une liste de tâches à faire, l’élève (et l’enseignant) pourrait en oublier les objectifs
– Axer sur le cheminement et l’organisation, demander aux élèves de les établir eux-mêmes
Cahier des charges
– Capacité à savoir planifier son travail
– Capacité à trouver l’information seul et savoir où la chercher
– Capacité à savoir demander de l’aide
– Capacité à définir mes besoins mais aussi mes points forts
– Capacité à travailler sans être noté
– Capacité à s’auto-évaluer
Exemples :
– A donner aux élèves en amont, avec les descripteurs des niveaux de réussite.
– Une coopération avec des enseignants de maternelle a permis de travailler les paliers de maîtrise des compétences.
Un agenda partagé par tous les enseignants et tous les élèves
– Capacité à savoir planifier son travail
– Capacité à déterminer seul(e) ce que j’ai à faire
Qu’est-ce que cela demande à l’enseignant ?
– Prévoir des temps de travail spécifiques dans l’agenda partagé pour les étapes du travail.
Avantages et limites de cet outil
– Aide les élèves qui ne savaient pas comment prévoir à s’organiser
– Les enseignants ont limité la quantité de travail : ils se sont rendu compte de la masse de travail que les élèves avaient à faire dans la semaine et ils ont positionné des séances de travail en fonction de ce que peuvent faire les élèves (auparavant les élèves préféraient bâcler pour être sûrs de rendre que de s’engager dans la tâche)
– Montre le travail caché derrière la consigne
Diversification des supports (oral, écrit, dessin, carte mentale, capsule vidéo...)
– Capacité à définir mes besoins mais aussi mes points forts
– Capacité de se saisir de sa propre liberté, de choisir quoi faire
– Capacité à travailler sans être noté
Exemples :
– Fiches de révisions :
Avantages et limites de cet outil
– L’élève va toujours se diriger vers son support privilégié et monter en compétence dans ce domaine privilégié et négliger ce qui lui serait utile de travailler.
– Il faut aider l’élève à sortir de sa “zone de confort”.
– On peut alterner choix libre et forme imposée.
Valorisation des compétences transversales
– Capacité à trouver l’information seul et surtout savoir où la chercher
Exemples :
– Classer des textes sur un même thème selon leur type
– Répondre à des questions sur un même document à partir de deux regards disciplinaires
– travailler les reformulations en partant parfois de simples paraphrases
– inventer des questions sur un texte avec au moins deux visées disciplinaires différentes
– élaborer des fiches d’identité de personnage fictif ou historique, d’animaux, d’objets, de figures géométriques
– rédiger un recueil de textes relevant de plusieurs disciplines
– décrire de plusieurs manières un objet ou un personnage
Travailler en groupe, s’entraider, faire du tutorat
– Capacité à poursuivre son travail même s’il y a des freins
Exemples :
– Connac propose de faire passer des “brevets de tuteur” après un enseignement aux attentes explicites.
– Proposer de la co-évaluation avant de proposer de l’auto-évaluation.
– S’auto-évaluer en groupe
– Rôles pour le travail en groupe
Story boards (méta cognition)
– Capacité à savoir planifier son travail
– Capacité à définir mes besoins mais aussi mes points forts
– Capacité à trouver l’information seul et surtout savoir où la chercher
– Capacité à déterminer seul(e) ce que j’ai à faire
– Capacité à s’auto-évaluer
Journal des apprentissages / bilan / cahier des réussites
– Capacité à savoir planifier son travail
– Capacité à définir mes besoins mais aussi mes points forts
– Capacité à trouver l’information seul et surtout savoir où la chercher
– Capacité à déterminer seul(e) ce que j’ai à faire
– Capacité à s’auto-évaluer
Exemples :
– Qu’est-ce que j’ai le moins aimé ? Le plus aimé ? Qu’est-ce que j’ai appris chez moi ? A l’école ?
– Faire effectuer un travail personnel et écrit (même sous forme de cartes mentales) ou dicté (à l’adulte, à un enregistreur…)
– Montrer au jour le jour que “c’est gratuit” (pas de gratification sous forme de note) mais que “c’est payant” (on en voit les bénéfices dans les apprentissages et les compétences des élèves sur le long terme).
– Faire émerger les représentations des élèves : qu’est-ce que tu sais, comment tu penses
– Travailler sur les erreurs : à ton avis pourquoi as-tu faux, là ?
– Faire jouer les interactions entre les élèves : et tes camarades tu as vu comment ils s’y prennent ?
– Tenir compte de la surcharge cognitive et de ses contraintes : ne te préoccupe pas du reste, concentre-toi sur ça
– pratiquer l’enseignement des bonnes stratégies et l’auto évaluation : est-ce que tu as suivi le bon chemin ?
– Danièle Adad : Mon album de réussites
– Cahiers “phares” (cahier d’écrivain, cahier de problèmes mathématiques, cahier de littérature, cahier EAC) qui suivent les élèves d’année en année
– Ticket de sortie, Emmanuelle Micheli-Colas
– Journal d’apprentissage
Qu’est-ce que cela soutient du point de vue de l’élève ?
– Pratique quotidienne du journal des apprentissages : activité métaréflexive.
Avantages et limites de cet outil
– Dispositif avec des tutorats (enseignants/élèves)
– Travail sur les acquisitions scolaires et l’estime de soi
Penser l’évaluation et la rétroaction à chaud : après le DST
– Capacité à savoir rendre compte
– Capacité à accepter de se tromper
– Capacité à s’auto-évaluer
Exemples :
– corriger ensemble
– faire repérer l’erreur
– S’autoévaluer
Avantages et limites de cet outil
– Différer la relecture de façon à pouvoir effectuer celle-ci avec du recul.
– Pour que la correction soit utile, on peut cibler l’objectif de relecture en inhibant les autres objectifs possibles et fixer des objectifs précis (plus productif de relever trois erreurs d’accord dans un texte que de lancer une relecture trop large du type « faites attention aux accords ») : repérer les zones de vigilance, partir d’une grille d’erreurs possibles...
Projet “sous-main évolutif”
– Capacité à trouver l’information seul et surtout savoir où la chercher
– Capacité à savoir rendre compte
– Capacité à s’auto-évaluer
– Capacité à poursuivre son travail même s’il y a des freins
Exemples :
– Fiche projet CVE du sous-main évolutif
Lecture : enseigner la compréhension
– Capacité à accepter de se tromper
– Capacité à poursuivre son travail même s’il y a des freins
– Capacité à trouver l’information seul et savoir où la chercher
– Capacité à savoir demander de l’aide
Exemples :
– Enseigner la compréhension, Sylvie Cèbe et Roland Goigoux
– La démarche "demi-lune" inspirée des travaux de Cèbe et Goigoux (IEN Dijon)
– Enseigner des stratégies efficaces pour comprendre un texte en langue étrangère
– Orthographier le son [é]
Post-it récapitulatif
– Capacité à définir mes besoins mais aussi mes points forts
– Capacité à savoir rendre compte
– Capacité à travailler sans être noté
– Capacité à s’auto-évaluer
Exemples :
– Faire écrire : j’ai vu, j’ai entendu, j’ai perçu ; je suis surpris par ; ce qui me plaît, ce qui me déplaît (Crinon).
“Coups de pouce”
– Capacité à trouver l’information seul et surtout savoir où la chercher
– Capacité à savoir demander de l’aide
– Capacité à poursuivre son travail même s’il y a des freins
Exemples :
– Dresser l’inventaire des ressources possibles en classe / hors la classe (CDI par ex) / chez soi ; discuter de leur utilité / utilisabilité / acceptabilité / fiabilité avec les élèves
– Évaluation sur les accords du participe passé
Fiche mémorisation active
– Capacité de se saisir de sa propre liberté, de choisir quoi faire
– Capacité à s’auto-évaluer
Exemples :
– Jean-Michel Zakhartchouk propose d’entraîner les élèves de collège et lycée à se faire des antisèches non pour apprendre à tricher mais pour synthétiser ce qui est incontournable dans telle ou telle leçon, ce qui nécessite simplification et concentration d’informations à l’aide de formules ou de schémas.
– Fiche mémo élève
– Bilan fin de séquence
Construire une fiche de révision
– Capacité à déterminer seul(e) ce que j’ai à faire
– Capacité à poursuivre son travail même s’il y a des freins
– Capacité à trouver l’information seul et savoir où la chercher
– Capacité à savoir demander de l’aide
– Capacité à définir mes besoins mais aussi mes points forts
– Capacité à s’auto-évaluer
Exemples :
– Élaborer sa propre fiche de révisions
Quiz début d’heure
– Capacité à savoir rendre compte
Exemples :
– quiz de Pronote
– Quizes
– la Quizinière
Questionnaire métacognitif
Exemples :
– S’auto-évaluer
– Vers la métacognition, par Laetitia Léraut
Instant métacognitif
Les enseignants du lycée Feyder ont développé une réflexion approfondie sur l’autonomisation des élèves, en travaillant l’instant métacognitif qui permet de repérer les élèves non secondarisés (qui n’ont pas la capacité de dissocier la tâche de l’objectif cognitif) pour pouvoir les aider.
Cellule où les élèves peuvent s’exprimer sur leurs difficultés et ainsi se “débloquer”
– Capacité de se saisir de sa propre liberté, de choisir quoi faire
– Capacité à réussir à ne pas perdre pied quand on se sent débordé
– Capacité à s’auto-évaluer
Exemples :
– Connaître ses élèves : pour Perrenoud, certains élèves se lancent des défis personnels, d’autres cherchent à se mesurer à leurs camarades ; certains sont sensibles au contenu des tâches, d’autres au climat et aux relations ; certains veulent plaire à l’enseignant, d’autres se faire plaisir sans jugement d’autrui ; certains ne s’intéressent qu’aux savoirs utiles, d’autres sont séduits par la connaissance gratuite ; certains ont le goût du jeu, d’autres n’accordent d’attention qu’aux choses sérieuses.
Divers
– Faire reformuler les consignes par les élèves en début d’activités
– Rituel autour du rendu de l’évaluation : l’élève doit se donner un conseil pour progresser (dépasser le “Je dois travailler plus” en ciblant la compétence à travailler et en proposer comment le faire)
– Questionnaires de lecture sur un texte : on ne répond pas aux questions données, on explique sous la question comment on va procéder pour y répondre (ex : “je cherche l’information dans le texte et je la relève” / “je dois faire appel à mes connaissances”). Ce travail permet en outre de travailler sur les verbes de consigne.
– Préparation d’une évaluation (tout type) : distribution d’une fausse (ou ancienne) copie d’élève et analyser en classe ce qui ne va pas, comment l’élève pourrait faire mieux etc. Expliciter les manques et faire une réponse type ensemble.
– Débat en classe (ou autre activité orale : cercle de lecture notamment) : avoir un groupe d’observants qui ne participent pas mais prennent des notes sur la nature et la qualité des échanges. A la fin, ils font un retour sur la qualité des échanges (fond & forme).
– Exposés : créer ensemble en début d’année la grille d’évaluation à partir de “quels sont les critères d’un exposé réussi ?”. A chaque exposé, en se basant sur cette grille de critères, les élèves débriefent l’exposant tant que la forme que sur le fond.
– Rituel autour de la phrase de la semaine : un élève va au tableau (caché) et l’écrit. Tous l’écrivent sur leur cahier. On regarde le tableau de l’élève et on lui pose des questions pour qu’il explique son chemin de pensée. On fait cela pour tous les points de litige.
– Dictée négociée / Top chrono en latin : une copie rendue pour deux. Il faut débattre avec l’autre, le convaincre. Une table avec des ressources supplémentaires peut être mise à disposition.
– Dictée : expliquer les stratégies avec les signes du doute et les signes de révision. Une méthode pour l’orthographe lexicale.
– En amont de l’évaluation, présenter l’évaluation (ex : lecture/dictée/rédaction, etc) et recenser ensemble les stratégies pour être le plus efficace pendant le temps d’évaluation.
Exemple : commencer par les questions les plus simples / qui rapportent le plus de points / noter les questions qu’on passe avec un “ ?” pour penser à y revenir ensuite.
Si tu ne sais pas que tu ne sais pas, tu ne sauras pas.
PROVERBE MALIEN
Les ressources recensées sur cette page ont été soit élaborées par les membres du GT Autonomie, soit repérées par eux dans les ressources mises à disposition des enseignants sur Internet.