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" Les propositions des nouveaux programmes de l’école maternelle : les enjeux de la refondation" présentées par Viviane Bouysse

29 / 01 / 2015 | Marianne Durand-Lacaze

La journée académique pour l’école maternelle ouverte par Béatrice Gille, rectrice de l’académie de Créteil et chancelière des universités s’est tenue le jeudi 22 janvier au CANOPE à Champigny-sur-Marne (94).

Compte-rendu de la Conférence de Viviane Bouysse, inspectrice générale en charge de l’école maternelle.

Béatrice Gille, Viviane Bouysse, CANOPE Val-de-Marne © CARDIE Créteil, 22/01/2015

Viviane Bouysse a commencé son intervention par un rappel du calendrier devant un public d’IEN et de formateurs.

 22 janvier : mise en ligne du document de synthèse par le CSP.
 Modification éventuelle par Madame La Ministre puis par les syndicats en amont de la tenue du prochain CSE.
 5 février, tenue du Conseil Supérieur de l’Éducation.
 Fin février, publication probable des nouveaux programmes au Bulletin Officiel.


L’esprit des nouveaux programmes

Les missions de l’école maternelle sont maintenues :

Elles prévoient le soutien au développement de l’enfant en développant une vision positive et globale d’un être en construction, la prévention des difficultés et des handicaps et la préparation aux apprentissages pour apprendre à « devenir élève ».

Selon Viviane Bouysse, l’enjeu consiste à trouver l’équilibre entre une « école primarisée » et une « école du laisser grandir » : Il est en effet nécessaire de trouver un point d’équilibre entre le modèle nordique d’éducation informelle et le modèle français d’entrée précoce dans des apprentissages voulus et structurés.

Depuis 2009 et le développement récent de l’immigration en Europe du Nord, leurs systèmes éducatifs maintiennent cette éducation informelle mais introduisent une année préparatoire à l’entrée en école primaire.

Pédagogie structurée autour de 3 verbes

 AGIR : c’est-à-dire prendre des initiatives (et non exécuter) et « faire » (essayer, recommencer, etc.).
 RÉUSSIR : aller au bout d’une intention, d’un projet voire de la réponse à une consigne, et de manière satisfaisante.
 COMPRENDRE : ce qui suppose une prise de distance, une prise de conscience. C’est dans cette « réflexivité » que se construit la posture d’élève.

Viviane Bouysse, CANOPE Val-de-Marne ©, 22/01/2015, CARDIE Créteil


Les 5 points essentiels de la réforme pour Viviane Bouysse

  • Pédagogie du langage

Priorité est donnée à la pédagogie de l’oral : l’oral est la base de tout.
La primauté de l’écriture sur la lecture est très affirmée. (Pratique de la dictée à l’adulte : pour entrer dans l’écrit, je commence par écrire… Lire est le moyen de savoir ce qui a été écrit).

  • Avoir une approche plus mathématique et moins culturelle et langagière du nombre.

Il convient de dépasser la familiarisation avec les noms et les usages du nombre pour avoir une connaissance plus intime du nombre (quantité, position et rang).

  • Le nouveau statut du vivre ensemble

Il s’agit d’apprendre ensemble pour vivre ensemble : le vivre ensemble ne se limite pas à la classe mais s’entend « dans la société ».

  • Une école de la bienveillance structurée autour de deux idées : protéger et contenir

L’important est de préserver de mauvaises expériences ; permettre et valoriser les bonnes expériences, c’est-à-dire guider, encadrer avec justesse. Offrir à l’enfant, par conséquent le regard dont il a besoin.

Cette régulation est fondamentale avec les petits qui ne peuvent se réguler eux-mêmes.

Sécuriser, apaiser, rassurer ont des effets sur le cerveau, aident à la gestion des émotions. Mais apaiser n’est pas céder aux désirs de l’enfant.

  • Un cycle autonome, mais à préserver du repli sur soi ; une question en attente actuellement : le livret scolaire et la continuité GS/CP.

La continuité avec l’aval : liens avec le CP (problème de l’évaluation)
et la continuité avec l’amont : la maternelle, et avant sont prise en compte dans les propositions des nouveaux programmes. Viviane Bouysse a rappelé que l’école maternelle était le lieu de l’apprentissage des moments de séparation entre enfants et parents. Il y a là l’enjeu d’une séparation Enfant/parent(s) dans une sécurité affective suffisante, essentielle pour le lien ultérieur entre les parents et l’école de manière générale.

La proposition des nouveaux programmes prend en compte la continuité avec l’environnement de l’enfant : la journée à la maternelle : dehors, après, avant ?

La réforme des rythmes scolaire pose la question du rôle des ATSEM, qui peuvent dévier sur des pratiques scolaires dans le contenu des TAP. Le risque de surmenage des enfants et l’absence d’une pratique pédagogique professionnelle des ATSEM peuvent être préjudiciables aux enfants.

Parmi les questions, celle de l’inclusion d’un module sur les nouveaux programmes de maternelle dans les ESPE a été posée.

Dans l’académie de Créteil, des rencontres ont eu lieu entre inspectrices en charge de l’école maternelle et responsables de la formation à l’ESPE. La préparation d’interventions est en cours a-t-on appris.

Pour en savoir plus

 Document de l’inspectrice générale Viviane Bouysse, en appui à sa conférence du 22 janvier 2015 :

diaporama de Mme Bouysse, inspectrice générale en charge de l’école maternelle