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Focus sur l’éducation prioritaire en ce début de rentrée 2015 au sein de l’académie de Créteil

25 / 09 / 2015 | Marianne Durand-Lacaze

Pour favoriser la mixité sociale au collège, notre académie compte 132 réseaux d’éducation prioritaire dont 34 REP + (plus de 1000 à l’échelle nationale avec 350 REP +). Ils bénéficieront de nouveaux moyens et de nouveaux outils pour favoriser le travail en équipe, former les enseignants, attirer des personnels expérimentés et accompagnés.

La politique d’éducation prioritaire a depuis 1981 consiste à corriger l’impact des inégalités sociales et économiques sur la réussite scolaire. Elle est entrée dans une phase de refondation en 2013.

Il s’agit, en effet, de ramener à moins de 10 % les écarts de réussite entre les élèves de l’éducation prioritaire et les autres élèves de France.
C’est la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’École de la République qui en a défini l’objectif.

Entre la réforme du collège, la promotion des valeurs républicaines, la mise ne place de l’enseignement civique et morale, la préfiguration nationale du plan Numérique, qui constituent, pour chacune, une priorité, il nous a paru essentiel de bien avoir en tête ce qui change cette année sur le terrain de l’éducation prioritaire.

La refondation de l’éducation prioritaire, préfigurée en 2013, passe à la phase de généralisation en cette rentrée 2015. Elle est avant tout pédagogique.

Alain Pothet, Correspondant de l’éducation prioritaire pour toute l’académie, présente cette évolution et cette dynamique dans cet article et l’enregistrement que vous pouvez télécharger ou écouter en cliquant sur le lien ci-dessous :

L’article qui suit n’est pas la transcription de ce document audio et les deux se complètent.

L’ensemble du curseur sur l’ensemble de l’histoire de l’éducation prioritaire semble se recentrer sur les fondamentaux.

Lors des assises de l’éducation prioritaire qui se sont tenues en septembre 2013 ou l’ensemble des acteurs des réseaux à l’époque ECLAIR se sont réunis pour essayer de trouver ensemble des solutions pédagogiques aux différents éléments qui résistaient encore en éducation prioritaire. Ces assises ont été un moment fort, source de propositions qui se sont se retrouvées ensuite dans les grands principes de la refondation de l’éducation prioritaire qui a pris forme en avril 2014. Les acteurs ont exprimé l’impératif de discuter sur le fonds pédagogique. Le ministère l’a entendu et a quitté une logique un peu trop axée sur les moyens, même si c’est important, pour une approche plus pédagogique.

La pratique d’un enseignant en éducation prioritaire

Alain Pothet explique : « Aujourd’hui, sa pratique doit se nourrir des informations issues de la recherche. La demande en est apparue assez fortement chez les enseignants lors des assises. Il n’y avait pas assez de porosité entre les recherches entre les sciences de l’éducation et les pratiques pédagogiques de classe. Il y a une grande demande de partenariat entre le terrain et la recherche. On a voulu insister sur ce volet dans l’académie. Ce travail va être long mais c’est notre particularité à Créteil. »

Le travail en équipe est l’autre volet majeur de la refondation.

Le professeur tout seul ne peut pas tout. La recherche l’a aussi montré. L’intelligence collective peut répondre de façon plus adéquate aux problèmes de l’éducation prioritaire. Ce travail implique des échanges entre enseignants au sein de l’établissement mais aussi avec les familles. Dans ces lieux d’éducation prioritaire, on voit bien que parcelliser ou disciplinariser les enseignements, sans parfois prendre en compte la cohérence entre les acteurs et les enseignants, pose énormément de problèmes à ces élèves. Peut-être plus qu’ailleurs les ponts qui peuvent être établis entre les disciplines et qui se font en famille dans la vie de tous les jours, ne se font pas. Les élèves ont du mal à mettre en cohérence des savoirs d’une discipline à l’autre. C’est justement la base du travail en équipe des enseignants pour faire progresser les élèves.

L’approche de la pratique éducative est plutôt globale. On travaille avec les associations.

Dans le premier degré, le dispositif appelé « Plus de maîtres que de classes » a été installé aussi dans les réseaux d’éducation prioritaire. Les classes bénéficient d’un enseignant surnuméraire pour leur établissement. Il y a donc des co-interventions d’enseignement. Mais ce n’est pas si simple. Cela ne potentialise pas forcément les qualités de deux enseignants. Un travail préparatoire en amont et un vrai travail de retour sur ce qu’on a pu faire, sur la plus-value de cette co-intervention sont nécessaires. Les actions soient pensées et réalisées collectivement et ensuite analysées par le groupe. Voilà l’objectif visé. Alain Pothet souhaite que ces réseaux offrent des occasions de développement professionnel aux enseignants.

Pour les 34 réseaux REP +, l’académie a recruté 17 formateurs qui ont en charge 2 réseaux REP + chacun. Leur mission : accompagner le travail collectif, révéler les besoins en formation, déceler les talents à travers le réseau afin de favoriser l’intervention des professeurs qui sont en mesure de faire progresser les autres. Ces formateurs, dans un deuxième temps, peuvent partager leur expertise. Si cela ne suffit pas, l’institution a mis en place au sein de l’académie, un crédit de formation, utilisable tout au long de l’année afin de faire intervenir des formateurs ou des membres d’associations sur des problématiques plus spécifiques.

Tous ces gestes professionnels repérés seront mutualisés et valorisés sur le site de l’éducation prioritaire au sein de l’académie de Créteil qui va très prochainement ouvrir.
Une nouvelle certification académique permettra à ces formateurs de faire valoir leur nouvelle expertise et leurs récentes compétences.

Pour Alain Pothet, il s’agit de valoriser l’image de l’éducation prioritaire auprès des enseignants en tant que lieux de formation professionnelle pour eux. Il mise sur l’idée que le développement professionnel puisse s’exprimer à travers de nouvelles pratiques pédagogiques dans les classes et que ces changements donnent envie aux professeurs de rester dans ces établissements. La pérennité des équipes est une condition nécessaire à l’essaimage de ces pratiques nouvelles dans la durée.

Pour en savoir plus

 De la maternelle au baccalauréat : L’éducation prioritaire
 S’informer sur le site du ministère : Refonder l’éducation prioritaire
 Sur le dispositif "plus de maîtres que de classes", un dossier Cahiers pédagogiques
 La LOI n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République
 Sur le site de l’Observatoire des zones prioritaires, OZP, un article : Les réseaux "ECLAIR" ont été remplacés à la rentrée 2015 par 350 "REP+". Les autres réseaux d’éducation prioritaire s’appellent REP (réseau d’éducation prioritaire).
 Sur le site de l’Observatoire des zones prioritaires, OZP, un article : Les réseaux "ECLAIR" ont été remplacés à la rentrée 2015 par 350 "REP+". Les autres réseaux d’éducation prioritaire s’appellent REP (réseau d’éducation prioritaire).

Mise en ligne : 23 septembre 2015

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