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Le projet Mathadanse au collège Guy Môquet, lauréat de la JNI 2022 !

09 / 05 / 2022 | Anaëlle Weiss

Relier les maths et la danse, afin de mieux expliquer aux élèves les figures géométriques

Faire danser les mathématiques et l’art de la danse, afin d’améliorer les apprentissages, c’est le projet audacieux qui est né au collège expérimental Guy Môquet. Ce projet innovant a germé dans la réflexion pédagogique de Siham Benyoussef, enseignante de Mathématiques au collège Guy Môquet de Villejuif (94), et de ses collègues, lorsqu’elle a constaté les difficultés de ses élèves.

En effet, certains élèves se mettent difficilement au travail et ont du mal à retenir les cours. Or la capacité de mémorisation de l’enfant, qui est « la faculté de l’esprit ayant pour fonction d’enregistrer, de conserver et de rappeler des informations » est, pendant la période du collège, dans une phase où elle reste encore assez facile à stimuler. En d’autres termes, les élèves sont, à cet âge, dans une des périodes les plus fertiles en termes de mémorisation. Cette absence de motivation semble affaiblir cette fameuse capacité de mémorisation.

Ce projet propose donc aux élèves de 6ème et de 5ème une activité qui permet de comprendre des notions mathématiques au travers de la danse. Durant le projet, les élèves forment des groupes et créent leurs propres chorégraphies, et intègrent des figures géométriques (le cercle, le triangle, la symétrie, le parallélogramme, etc) dans les pas de danse afin de mieux décortiquer ces figures.

L’enseignante observe l’évolution des élèves dans la mémorisation et l’assimilation des principes mathématiques dans un contexte autre que celui de la salle de classe.

Le collège Guy Môquet de Villejuif, un établissement expérimental

L’établissement est un collège expérimental où l’ensemble des personnels se constituent en un collectif apprenant. L’ensemble des questions transversales et pédagogiques sont interrogées, afin de développer les gestes professionnels ainsi qu’une culture commune.

Suivi par la CARDIE, ce collège expérimente de nouvelles façons de travailler entre collègues et avec les élèves : pratiques coopératives entre élèves, travail collaboratif entre collègues, philojeunes, théâtre forum, concertation, etc.

Le projet "Mathadanse" s’inscrit dans cette dynamique en permettant de découvrir une autre manière d’approcher des notions mathématiques avec les élèves en passant par l’expérience du corps.

Comment ce projet s’organise-t-il ?

Siham Benyoussef et Besma May, enseignante de SVT participant au projet, donnent rendez-vous aux élèves certains mardis au gymnase.
Les élèves sont sélectionnés par classe et par petits groupes, en privilégiant ceux qui sont le plus en difficulté.
Le même questionnaire est distribué en début et en fin de séance afin d’évaluer l’impact du projet Mathadanse sur les connaissances des élèves. La figure géométrique du jour est choisie en fonction du programme suivi en Mathématiques par les élèves : ce projet est ainsi en adéquation totale avec les apprentissages faits en classe, et peut servir de soutien pour les élèves.
Ensuite chaque groupe d’élève prépare une chorégraphie sur la notion mathématique du jour, qu’il présente en fin de séance.

Qui dit danse et chorégraphie dit musique !
L’enseignante utilise son téléphone portable relié par Bluetooth à l’enceinte du gymnase pour diffuser une musique entraînante qui stimule et amuse les élèves. Ce dispositif leur donne une motivation supplémentaire pour trouver et apprendre les pas de danse qui suivent les figures géométriques. Cette musique ainsi que les pas de danse rendent le projet agréable pour les élèves, ce qui augmente leur capacité d’apprentissage : on apprend mieux quand on s’amuse.

Un premier bilan en mars

Le projet s’adresse à tous les élèves. On constate cependant en cours d’année que ce sont les élèves rencontrant des difficultés sur les notions travaillées pour lesquels ce projet est le plus bénéfique.

Ce journal de bord détaille les différentes étapes du projet :

Ce projet est un succès pour certains élèves en difficulté. Cela leur donne une autre manière de travailler leurs leçons. Leurs différentes interviews sont révélatrices de leur ressenti sur le projet, leurs blocages, leur zone de confort, leurs progrès, leur envie de s’investir davantage. Ces retours des élèves sont précieux pour les deux professeures qui peuvent ainsi ajuster leurs enseignements.

Et certains élèves, cerise sur le gâteau, mentionnent le projet lors de leurs évaluations !