Naissance du groupe de travail académique philojeunes en présence de représentantes du Québec et de l’UNESCO
PhiloJeunes : journée du mercredi 15 mars 2017
Naissance du groupe de travail académique philojeunes en présence de représentantes du Québec et de l’UNESCO
Et si philosopher au collège était le meilleur rempart contre la violence et l’intolérance ? Si chaque élève, considéré comme un interlocuteur valable, pouvait être accompagné dans la naissance d’une pensée critique libre, argumentée et autonome, par ses enseignants à travers le débat à visée démocratique et philosophique.
C’est bien là l’objet du projet philoJeunes, né au Québec, porté par l’UNESCO, et qui se construit jour après jour dans l’académie de Créteil, impulsé par la CARDIE et les enseignants de huit. collèges pilotes.
Le mercredi 15 mars a vu naître le premier groupe de travail académique PhiloJeunes en présence de Catherine Audrain, fondatrice du projet au Québec et de Julie Miville-Dechêne, représentante du Québec à l’UNESCO. Il est constitué d’enseignants ayant déjà mis en place des DVDP (débat à visée démocratique et philosophique) dans leurs classes, accompagnés par la CARDIE au cours de trois journées d’initiation, de formation et de co-construction et surtout de débats, dans une mise en abîme constructive du procédé.
Le matin Mesdames Audrain et Miville-Dechêne se sont rendues au collège Chevreul de l’Haÿ-les-Roses, où elles ont pu assister à la première DVDP d’une enseignante de Lettres, dans une classe de 5ème. Le thème choisi : la différence, avec un axe que les élèves, portés par la confiance faite en leur parole, ont réussi à retourner pour le questionner, « Que peut nous apporter la différence ? » Les élèves, en cercle, prennent la parole à tour de rôle, suivant les indications d’un(e) président(e) de séance volontaire.
Un(e) reformulateur/trice se charge quand cela est nécessaire de mettre d’autres mots plus clairs sur une intervention et un(e) synthétiseur/euse résume l’évolution de la pensée collective. Le calme, la maturité et la profondeur des propos étonnent. On redécouvre ses élèves, comme nous le dira l’enseignante. Une remarque formulée après la synthèse « On est parti de différences de recettes de cuisine et on finit avec un mur », allusion à l’actualité américaine évoquée précédemment, est d’une force symbolique qui frappe les esprits, et la sonnerie marquant la fin de séance frustre tout le monde.
Une deuxième visite à la classe relais de l’Hay-les-Roses marque un autre temps fort de la matinée. L’enseignante, n’hésite pas depuis des années à dégainer Spinoza et Kant pour nourrir la pensée de ces élèves, en refus et à la marge de l’école, et la confiance restaurée en leur capacité à penser les métamorphoses, sans miracle, en douceur, par le débat franc et accompagné. C’est ainsi que nous est lu un poème écrit par les élèves en hommage à Charlie Hebdo, alors que l’entrée en matière du débat sur le sujet ne pouvait en aucun cas présager de cette issue poétique et pacifique.
C’est fortes des émotions ressenties le matin que Mesdames Audrain et Miville-Dechêne se sont adressées l’après-midi aux enseignants et personnels de direction présents, venus nombreux pour inaugurer le groupe de travail. Puis des groupes de réflexion se sont constitués autour de modalités de mise en place et de pérennisation du travail amorcé, accompagnés, les collaborateurs de la CARDIE porteurs de ce projet.
La dynamique est bel et bien impulsée...
NB : Pour davantage d’informations sur le projet philoJeunes, vous pouvez consulter la page de l’UNESCO : http://www.unesco.chairephilo.uqam.ca/?philojeunes