C.A.R.D.I.E. - E.A.F.C. Cellule académique recherche, développement, innovation, expérimentation

Un bilan du cheminement intellectuel du GT Autonomie : fin juin 2021

28 / 09 / 2021 | Anaëlle Weiss

Calendrier et évolution du GT

GT spécial (dé)confinement :
 1 : 29/04/20
 2 : 13/05/20
 3 : 20/05/20
 4 : 27/05/20

GT autonomie
 1 : 25/11/20
 2 : 16/12/20
 3 : 27/01/21
 4 : 31/03/21
 5 : 19/05/21

Genèse et cheminement intellectuel du GT


**GT spécial (dé)confinement n°1 : 29/04/20



Le tout premier groupe est né du confinement de mars 2020, de la continuité pédagogique à domicile, de l’isolement autant des élèves que des enseignants et de la volonté de faire un premier bilan de cette situation inédite et difficile, d’en tirer des leçons et d’en sortir des éléments positifs.

Les premiers échanges ont donc porté sur nos différentes difficultés et questions, mais aussi satisfactions et réussites. De nombreux questionnements et problématiques communes ont vu le jour.

Parmi les thématiques qui ont émergé, celles qui ont retenu plus particulièrement notre attention sont :
 l’autonomie
 le numérique
 la coopération
 la relation école-famille
 la mobilisation, la motivation, l’investissement
 la période actuelle : continuité ou rupture pédagogique ?
 l’évaluation

De nombreuses ressources ont émergé à l’occasion de ce premier groupe, autant des articles scientifiques que des témoignages d’élèves et d’enseignants, des réalisations et supports pédagogiques.

En conclusion de cette première réunion, nous avons tous souhaité poursuivre ce travail, autant pour sortir de l’isolement personnel et pédagogique que pour travailler sur les problématiques que la crise sanitaire et le confinement ont fait apparaître ou rendues plus cruciales.


**GT spécial (dé)confinement n°2 : 13/05/20



Nous avons entamé cette deuxième séance avec le souhait de cadrer notre tout nouveau groupe de travail dans le choix d’une thématique unique que l’on pourrait approfondir en cette fin d’année scolaire et pour la prochaine année 2020-2021. Nous avons fait le choix de travailler sur l’autonomie, qui s’avère particulièrement indispensable en cette période actuelle de confinement-déconfinement.

Deux axes ont présidé les premières réflexions du groupe :

  • ce que le groupe dit de l’autonomie :
     Pendant le confinement, qu’est-ce qui s’est joué en termes d’autonomie des élèves ?
     Au retour du confinement, quels sont les enjeux prioritaires en matière d’autonomie ?
  • ce que nous en disent les travaux de recherches

Ce premier article de recherche, sur Eduveille Hypotheses, nous a aidés à réfléchir sur nos propres constatations du terrain.

Cet article a déclenché une réflexion sur les 4 types de soutien dont un élève a besoin pour construire son autonomie :

  • soutien organisationnel : « encourager les élèves à s’approprier l’environnement d’apprentissage » ;
  • soutien procédural : « l’appropriation de matériel ; il peut inclure le choix d’un média pour présenter ses idées ou du matériel pour réaliser un projet » ;
  • soutien cognitif : « demander aux élèves de justifier ou d’argumenter leurs réponses et opinions, leur demander de générer leurs propres solutions ou procédures, ainsi que d’évaluer leurs idées et celles des autres » ;
  • soutien psychologique : écoute, empathie, confiance en soi, cellule où ils peuvent s’exprimer sur leurs difficultés et ainsi leur permettre de se “débloquer”, envisager l’erreur comme un processus nécessaire à l’apprentissage, dresser son bilan personnel, cahier des réussites, etc.

Le groupe s’est ensuite dirigé vers la conception d’un répertoire de leviers devant permettre aux élèves de construire leur autonomie.


**GT spécial (dé)confinement n°3 : 20/05/20



Notre travail se poursuit, autour de documents sur la question du développement de l’autonomie.

Ces deux vidéos nous ont permis de travailler le développement de l’autonomie :
 une interview de Jean-Yves Rochex
 une vidéo du lycée du Bourget sur le projet de la cartographie des controverses

Quels constats peut-on faire par rapport à l’autonomie scolaire des élèves ? Quelles hypothèses de travail peuvent en découler ?

Quelques pistes :
 former à lever les implicite
 pour former à l’autonomie, former l’élève à lever les implicites par lui-même
 faire une activité ou un projet sans lever les implicites en amont et faire un feedback à la fin : “alors qu’est ce que tu as appris avec cette activité ?”. Ainsi on repère les élèves qui lèvent seuls les implicites (autonomes) et les élèves qui n’y arrivent pas. La répétition de cette procédure peut permettre de former à lever les implicites seuls.
 la posture enseignante de contrôle peut bloquer le développement de l’autonomie : travailler à dissoudre cette posture notamment en amenant les élèves à témoigner de leur milieux ou de leurs perceptions…
 faire pour faire / faire pour apprendre : l’élève croit parfois que ce qu’on attend de lui, c’est d’être un bon exécutant
 la transition comme situation d’inconfort : on ne se sent plus capable , on perd en sentiment d’efficacité
 "être acteur de sa scolarité"
 certains élèves ont peur d’essayer car ils pensent au départ qu’ils n’y arriveront pas et/ou qu’ils n’ont pas le droit

Quelques définitions et citations :

 Jean-Yves Rochex :
"Un des moteurs du développement c’est le rapport des individus à ces milieux".

 Philippe Carré :
"On apprend toujours seul, mais jamais sans les autres".

 Philippe Meirieu :
“Être autonome, c’est faire face”, prendre ses responsabilités, essayer de faire ce qu’il faut faire.

 Sylvain Connac :
faire des choix ("mettre en place une démarche pour obtenir une information")
responsabilisation (“être responsable, c’est assumer les choix que l’on a pris)

Nous reprenons de manière plus approfondie le travail sur un répertoire de pratiques, d’outils, de gestes professionnels, de ressources. Pour cela, nous commençons par lister les capacités que les élèves doivent maîtriser pour devenir autonomes, en lien avec les 4 types de soutien.


**GT spécial (dé)confinement n°4 : 27/05/20



Nous revenons sur les pistes pédagogiques proposées pour apporter aux élèves les 4 types de soutien dont ils ont besoin pour construire leur autonomie.

Des membres du GT ont contribué à la réflexion en :
 indiquant des exemples d’outils, de démarches
 précisant les gestes professionnels déployés, ainsi que les références théoriques
 formalisant une infographie faisant le lien entre les leviers de soutien à l’autonomie et les pratiques coopératives

Le travail sur le répertoire de leviers pédagogiques se poursuit et commence à prendre forme.

L’année 2019-2020 se termine sur ce répertoire de ressources. Le travail réflexif de ce nouveau GT autonomie reprendra à la rentrée 2020 !


**GT autonomie n°1 : 25/11/20



Nous avons démarré cette année scolaire 2020-2021 par un questionnement réflexif sur notre propre choix de travailler ensemble sur la construction de l’autonomie de l’élève : en quoi cette autonomie nous intéresse, nous questionne ?

Les réponses et problématiques soulevées sont nombreuses :
 appréhender et intégrer les savoirs, et non les répéter par mimétisme
 organiser son temps
 prendre conscience des implicites pour pouvoir les lever
 devenir autonome en tant que personne et pas seulement en tant qu’élève
 l’autonomie est donnée comme innée alors qu’elle est acquise et doit s’apprendre
 l’enseignement distanciel rend l’autonomie indispensable
 l’autonomie permet de progresser plus vite dans tous les autres domaines

Cette profusion de besoins et cette prise de conscience de l’importance de l’autonomie nous conduit à définir une méthodologie de travail :
 point de vigilance : le groupe est intercatégoriel, la réflexion du collectif doit permettre d’explorer différentes échelles : élève, classe, établissement
 un questionnement : des outils et démarches ordinaires ou dédiés explicitement à la construction de l’autonomie ?

Parmi les propositions :
 observer collectivement des traces du « réel » et les analyser ensemble
 partager des références
 faire des retours d’expérience
 choisir n’importe quelle activité et l’analyser sous l’angle de l’autonomie pour chercher ses qualités et ses inconvénients pour l’améliorer dans le but de rendre les élèves plus autonomes dans l’activité
 tester à plusieurs la même démarche pour pouvoir partager nos succès et échecs
 imaginer une démarche à mettre en œuvre à l’échelle de l’établissement
 imaginer un questionnaire à destination des élèves et des parents sur cette thématique
 mettre en œuvre un outil / une manière de faire ayant pour objectif explicite de former à l’autonomie. Faire une collecte de données sur cette mise en œuvre (verbatims) pour en faire l’analyse.
 observer et présenter des situations de défaut d’autonomie identifiées selon notre niveau d’analyse et réfléchir ensemble chacun selon son point de vue en croisant les regards
 recueillir des verbatims sur lien entre règlement intérieur et autonomie
 préparer une séance / séquence durant laquelle on vise à travailler l’autonomie des élèves, et observer le résultat et surtout ce qui ne fonctionne pas (témoignage d’élèves, récit de séquence) pour ensuite travailler ensemble sur ces points, les moyens de les résoudre
 utiliser le tutorat entre pairs (élèves) dans une classe à inclusion pour rendre les élèves autonomes et ce seront les élèves qui participeront à l’autonomie des autres.
 observation dans la classe et les temps vie scolaire
 faire le lien entre l’autonomie et la confiance. Rendre autonome, c’est aussi permettre aux élèves de comprendre nos attentes.
 observer les réactions à la consigne "faites un exposé sur...", tâche complexe qui nécessite de faire de nombreux choix et faire preuve d’une grande autonomie. Puis leur faire détailler les étapes, les anonymiser, les faire comparer par la classe
 "règlement de la classe" / "règlement de l’EPLE"... vocabulaire, organisation, validation par la communauté / Tableau analytique
 il faut se demander si suivant l’âge des élèves on atteint la même autonomie ?

A l’issue de cette première réunion de l’année, nous décidons donc que nous ferons un retour sur ce que nous avons choisi de mettre en réflexion ou en acte, et nous chercherons à faire du commun à partir de la diversité de notre groupe.


**GT autonomie n°2 : 16/12/20



Pour cette deuxième réunion, nous avons essayé le travail en 3 groupes, afin de tester 3 différentes hypothèses de travail :
 Objet 1 : Analyser une situation mise en œuvre, sous l’angle de l’autonomie
 Objet 2 : Construire une démarche, un outil qui vise le développement de l’autonomie
 Objet 3 : Mener une réflexion sur le règlement intérieur, les règles

Objet 1 : Analyser une situation mise en œuvre, sous l’angle de l’autonomie

Idées suggérées la séance précédente :
 choisir n’importe quelle activité et l’analyser sous l’angle de l’autonomie pour chercher ses qualités et ses inconvénients pour l’améliorer dans le but de rendre les élèves plus autonomes dans l’activité
 tester à plusieurs la même démarche pour pouvoir partager nos succès et échecs
 mettre en œuvre un outil ou une manière de faire ayant pour objectif explicite de former à l’autonomie. Faire une collecte de données sur cette mise en œuvre (verbatims) pour en faire l’analyse.
 préparer une séance ou séquence durant laquelle on vise à travailler l’autonomie des élèves et observer le résultat et surtout ce qui ne fonctionne pas (témoignage d’élèves, récit de séquence) pour ensuite travailler ensemble sur ces points, les moyens de les résoudre etc...
 observer les réactions à la consigne "faites un exposé sur...", tâche complexe qui nécessite de faire de nombreux choix et faire preuve d’une grande autonomie. Puis leur faire détailler les étapes, les anonymiser, les faire comparer par la classe

Les échanges à partir de ces suggestions :
Qu’est-ce que je peux mettre en place pour que l’élève apprenne réellement ?
Ce que nous faisons en classe : classes inversées, construction d’une fiche de révision par les élèves, travail sur la place de l’erreur, métacognition, pratiques coopératives...

Comment peut-on procéder ?
 proposer aux élèves d’écrire leur définition de l’autonomie pour faire un retour sur leur conception de l’autonomie
 ramener les écrits et les analyser pour comprendre comment l’élève est autonome
 sur une heure ou sur une journée : demander à l’élève d’analyser leur moment d’autonomie

Objet 2 : Construire une démarche, un outil qui vise le développement de l’autonomie

Idées suggérées la séance précédente :
 imaginer une démarche à mettre en œuvre à l’échelle de l’établissement
 imaginer un questionnaire à destination des élèves/et des parents sur cette thématique

Les échanges à partir de ces suggestions :
Actuellement certains élèves ont pris des habitudes.
 faire tous la même chose / utiliser tous le même logiciel pour créer des points de repères pour les élèves ?
 point de bascule : l’élève soudain comprend ce qu’il doit faire
 quel outil d’analyse pour lever les obstacles ?
 voir les apports de la recherche
 montrer aux élèves qu’on leur fait confiance
 à la rentrée, lever les implicites pour les élèves grâce au cognitif et aux neurosciences ; ce qui suppose que les enseignants eux-mêmes soient conscients des implicites, les repèrent
 parcours d’émancipation
 continuum en classe et hors classe
 faire du collectif, enseignants et chefs d’établissement

Objet 3 : Mener une réflexion sur le règlement intérieur, les règles

Idées suggérées la séance précédente :
 recueillir des verbatims sur lien entre règlement intérieur et autonomie
 "règlement de la classe" / "règlement de l’EPLE"...
 vocabulaire, organisation, validation par la communauté / Tableau analytique

Les échanges à partir de ces suggestions :
Règlement intérieur :
 L’intitulé et la démarche actuelle : par qui ? Au service de quoi ? Peut-être un frein à l’apprentissage de l’autonomie des élèves.
 Comment faire d’un RI “sur plusieurs années”, un outil pour des collectifs multiples
 Les règles partagées sont toujours plus respectées
 Les RI sont souvent construits sur la dichotomie devoir/droit qui bloque la prise de sens et forme plus à obéir plutôt qu’à émanciper pour rendre autonome. Les droits ne sont d’ailleurs pas tout le temps corrélés au devoir. Privilégiez plutôt le concept de “besoin”, explicité.
 Quel sens et comment donner du sens aux articles d’un RI (partir des besoins des élèves)
 La question des représentations des élèves vis-à-vis des règles implicites
 Les règlements de classe : redondance, signalent les lacunes du RI ?
 Un niveau dans une classe relayé par les délégués
 Ensuite synthèse par les élèves élus au sein du CVL/CVC

Comment peut-on procéder ?
 Faire évoluer la démarche de construction du RI : Les classes volontaires organisent un temps de réflexion à partir des besoins “accord de besoin”, les délégués se chargent de transmettre et présenter les “accords de besoin” à une réunion avec les élèves représentant élus. Ces derniers en font une synthèse en arbitrant et le présentent au CA.
 Précision : centrer les besoins sur les objectifs d’apprentissage, les besoins de l’élève et pas de l’enfant. Avoir une entrée besoins : des élèves, du collectif, de l’institution
 Difficultés :
1- le canevas légal.
2- On peut s’appuyer sur les élèves élus sans réserver cette construction aux élèves au risque de ne former à l’autonomie que quelques élèves.
3- Des collègues peuvent être attachés à la démarche actuelle et au RI sans vouloir ou comprendre qu’on laisse la main aux élèves sur cette question, d’où l’idée de partir du volontariat (et validation du CA). Pour contourner cette difficulté : Faire un état des lieux sur la perception de la démarche par un questionnaire à destination des profs (ex : pensez-vous que la lecture du RI en début d’année soit pertinente ? A quelle condition, les élèves partagent-ils intérêt et respect des règles ? …)

Perspectives d’ici le prochain GT
 Poursuivre nos réflexions et proposer une démarche de construction d’un accord de besoins collectif qui permet l’apprentissage à l’autonomie.
 Interroger les collègues, les élèves : quelles questions leur poser ?
 Pour contourner la difficulté 3 : Faire un état des lieux sur la perception de la démarche par un questionnaire à destination des profs (ex : pensez-vous que la lecture du RI en début d’année soit pertinente ? A quelle condition, les élèves partagent-ils intérêt et respect des règles ? …). Proposer cette démarche mais ne pas la rendre obligatoire.


**GT autonomie n°4 : 31/03/21



Rappel du cheminement du GT

Au printemps 2020, la CARDIE crée un groupe de travail distanciel, pensé comme un espace de réflexion collective nous permettant de traverser la situation inédite du confinement. Nous en retenons :

 Réunion n°1 (29/04/20) :
Échanges sur nos satisfactions, réussites, difficultés, questionnements liés au confinement.
Les thématiques qui retiennent notre attention :

  • autonomie
  • numérique
  • coopération
  • relation école-famille
  • mobilisation, motivation
  • continuité ou rupture pédagogique ?
  • évaluation

 Réunion n°2 (13/05/2020) :
Choix d’une thématique de réflexion : l’autonomie

  • ce que vous dites de l’autonomie
  • ce que nous en disent les travaux de recherches

 Réunion n°3 (20/05/2020) :
Des apports et des pratiques sur la question du développement de l’autonomie.
Construction d’un répertoire d’outils, de geste et de ressources.

 Réunion n°4 (27/05/2020) :
Travail sur notre répertoire : illustration des pistes pour soutenir l’autonomie des élèves

Échanges suite à cette rétrospective :

Axe 1 - Métacognition :
Est-ce que tout cela fait culture commune parmi les enseignants ? Est-ce que cette préoccupation de développer les compétences métacognitives des élèves est partagée ?
Le projet Philojeunes permet de développer des compétences de pensée : photos de productions, verbatim, enregistrements...
Documentation difficile pour tous les points :
 description détaillée ?
 témoignage ?
 geste professionnel ?
 récit
Il faudrait faire une catégorisation de ces pratiques.

Axe 2 - Règlement intérieur :
Mettre en place un conseil coopératif ?


**GT autonomie n°5 : 19/05/2021



Rappel du cheminement du GT

Au printemps 2020, la CARDIE crée un groupe de travail distanciel, pensé comme un espace de réflexion collective nous permettant de traverser la situation inédite du confinement.
Ce groupe de travail s’est poursuivi à la rentrée 2020, en se focalisant sur la construction de l’autonomie chez l’élève, rendue encore plus nécessaire en ces temps de covid et de risque de continuité pédagogique à la maison.

Nous retenons des réunions de l’année 2020-2021 :

 Réunion n°1 (25/11/2020) :
Échanges sur notre objet commun.
Définition de notre méthodologie.
Liste de suggestions pour le GT.

 Réunion n°2 (16/12/2020) :
Choix de 3 objets, répartition en groupe autour de ces trois objets :

  • analyser une situation mise en œuvre, sous l’angle de l’autonomie
  • construire une démarche, un outil qui vise le développement de l’autonomie
  • mener une réflexion sur le règlement intérieur, les règles

 Réunion n°3 (27/01/21) :
Poursuite des échanges autour de deux objets :

  • le règlement intérieur
  • la métacognition

 Réunion n°4 (31/03/21) :
Retour réflexif du groupe : ce qu’on a réussi à faire jusqu’à présent, ce qui reste difficile, pistes pour poursuivre la dynamique collective.
Rappel de l’existence des outils créés :

Échanges suite à cette rétrospective :

Le contexte sanitaire n’a pas facilité les choses.

La dimension intercatégorielle est importante mais peut amener une divergence des centres d’intérêts. L’objet de réflexion doit permettre d’appréhender l’échelle de la classe, comme celle de l’établissement.
L’objet du règlement intérieur est un objet pertinent qui réunit les intérêts de toutes les catégories et peut être envisagé pour développer l’autonomie.

Mais le développement de l’autonomie ne peut pas être réduit au règlement intérieur. C’est un document administratif. Peut-on basculer du RI au projet d’établissement ?
Un conseil pédagogique a fédéré tous les professeurs principaux pour amener une démarche où l’on part des élèves.

Focus sur la métacognition

Nous avons tenté de construire ensemble une définition, des définitions de la métacognition, avec l’objectif de mieux comprendre les processus mentaux à l’œuvre chez les élèves dans les différentes activités d’organisation, de compréhension, de concentration, de mémorisation, de mise en activités et de rendus de travaux.

Cette meilleure compréhension nous permettra, nous l’espérons, de mieux aider les élèves dans leurs apprentissages en les rendant plus autonomes.

Quelle est votre définition de la métacognition ?
Un travail commun réalisé à partir de la définition de la métacognition selon Anne-Marie Doly (dans le padlet).

 “Se regarder apprendre” pour comprendre comment on apprend soi-même.
> Observer le fonctionnement de sa pensée.

 Réfléchir à la manière dont on opère des activités intellectuelles : comment apprend-on ? comment se concentrer ? comment comprendre ? comment fait-on ce qu’on fait ?
> Avoir un regard réflexif sur ce qu’on retient et pourquoi.

 Prendre conscience de la façon dont on chemine, on apprend : les méthodes et les connaissances en elles-mêmes.
> Trouver les moyens qui permettent à l’élève de faire son propre cheminement et l’individualiser.

 Arriver à voir les mécanismes qui nous ont permis d’apprendre une notion. Pour l’enseignant il s’agira de faire conscientiser ces mécanismes ou stratégies mises en place après la réalisation d’une tâche par exemple en vue d’une réalisation future d’une tâche semblable.

 Réfléchir à sa propre manière d’apprendre.

Centralisation des outils et ressources du GT

 Notre groupe de travail a commencé à élaborer un répertoire de leviers, outils, ressources, pratiques, activités pédagogiques visant à faire acquérir à chaque élève une autonomie nécessaire dans son travail, autant en classe qu’en permanence et à la maison.

 D’autre part, notre padlet continue à s’enrichir.

 Enfin, vous trouverez ici des pistes pédagogiques pour construire l’autonomie des élèves, en fonction des capacités scolaires et des quatre types de soutien définis par les chercheurs.

Bilan de ce GT 2020-2021

 Le confinement mène à l’autonomie qui mène à la métacognition.

 On découvre l’importance de la métacognition qui permet d’expliciter le cheminement de l’élève, mais qui permet aussi à l’enseignant de cheminer, de comprendre la nécessité de lever les implicites, l’importance de développer l’estime de soi et la confiance en soi... Tout est lié.

 Une réflexion à engager sur le règlement intérieur : objet d’assujettissement ou d’émancipation ? Sa construction : un moyen de développer l’autonomie ? comment ?

Perspectives pour l’année 2021-2022

 Aider les élèves à construire leurs propres outils de métacognition (à quelle heure j’apprends le mieux, comment je fais mes devoirs…) pour aller vers l’autonomie.

 Faire verbaliser (oral/écrit) par les élèves leurs difficultés, leurs besoins, leurs méthodes actuelles.

 Créer un protocole commun qui nous servirait de base pour nos disciplines : planification, guidance, évaluation. A plusieurs cerveaux, nous pourrions obtenir une base assez exhaustive.

 Continuer de cheminer et de faire cheminer : développer des activités qui permettent de cheminer et de développer des outils pour que les équipes d’une classe s’en emparent.

 Peut-être focaliser sur la métacognition en visant l’autonomie qui permet de lever l’implicite par soi-même (cahiers des charges / journal d’apprentissages).

 Permettre aux élèves de s’approprier les clés de leur autonomie en gardant le niveau 1 : je suis capable de quelque chose.

 Confronter les acquisitions de l’autonomie entre les différents niveaux de la maternelle au lycée professionnel : les élèves de lycée professionnel sont les plus mauvais au collège et les plus décrocheurs ; mais ils acquièrent très vite de l’autonomie et sont complètement autonomes sur des gestes professionnels. Un professeur de lycée professionnel pourrait aider ce groupe de travail, ainsi qu’un prof de maternelle.

Avis des participants du GT

Qu’avez-vous pensé de ce GT ? qu’est-ce qu’il vous a apporté ?

  • Une interaction très appréciable, qui permet d’avoir des points de vue de collègues habituellement éloignés, avec un mélange des situations de terrain très intéressants (REP LP LGT...avec CLG). En cas d’absence, un suivi des réunions était possible.
  • Un bilan positif sur la forme (visio et drive), cela permet un enrichissement mutuel du document partagé et de fixer les idées évoquées.
  • Une forme conviviale et permettant les échanges ; un peu frustrants cependant de par leur format court.
  • Ces réunions furent un moment d’échanges, de partages de pratiques et de réflexions très enrichissants ; surtout dans le contexte, tel qu’il était, où nous pouvions nous sentir un peu isolés dans nos pratiques avec tout un questionnement émergent. Ces réunions m’ont permis de m’interroger sur mes pratiques et sur la place et le rôle de l’élève dans ses apprentissages, et donc mes constructions de séquences. Le distanciel nous a permis d’échanger, et il me semble qu’il était nécessaire sous forme de visioconférence en direct, avec les difficultés qu’apportent une conférence virtuelle, à savoir des difficultés à ressentir les interactions, les émotions de chacun. Elle peut être un outil mais je pense aussi que le présentiel reste un mode de communication plus puissant et plus performant car il me semble que les échanges sont plus fluides, plus longs en présentiel. Les compte-rendus nous ont permis d’avancer aussi notre réflexion et donc de l’approfondir, car une heure en visio, cela passe trop vite.
  • Les références données comme outils de formation, permettent une prise de hauteur, permettent de conceptualiser à plusieurs voix.
  • Sur le contenu, je trouve les pistes de réflexions très intéressantes et les apports multiples des collègues (de divers horizons) très riches et complémentaires. Il n’y avait peut être pas assez de temps accordé à la réflexion sur les outils pratiques ; mais il est difficile d’échanger plus de 1H en visio, donc cette limite temporelle a sans doute été contraignante, mais elle est à relier au distanciel.
  • Un contenu diversifié, riche, varié et qui répondait il me semble à nos attentes ; en tout cas aux miennes, c’est certain. Nous avons pu définir une problématique et amorcer une réflexion autour de l’autonomie qui était en effet un sujet crucial, surtout vu le contexte actuel et qui peut se reporter à l’automne prochain. Un sujet incontournable de toute façon pour construire notre enseignement si on veut rendre l’élève acteur de ses apprentissages. J’ai pu découvrir la cartographie de controverses et des outils qui m’intéressent beaucoup et me font question. Comment m’en emparer ? Comment me les approprier, les adapter ? Comment rendre l’élève plus autonome ?
  • L’autonomie est une clef majeure de la réussite des élèves, il n’y a pas assez d’explicite sur cette question par les enseignants, comme un point aveugle qui doit aller de soi mais qu’il faut problématiser. Il y a donc nécessité d’outiller pour aider à la réflexion des équipes.
  • J’ai trouvé cette réflexion essentielle et très inspirante. Je retiens plus spécifiquement la notion de journal des apprentissages. J’avais déjà réfléchi sur la question mais les échanges m’ont dynamisé pour le mettre en place.
  • L’autonomie est en effet un vaste sujet de réflexion, mais aussi une des préoccupations majeures (ou « la préoccupation ») de l’enseignant aujourd’hui. Nous devons former des futurs citoyens capables de s’informer, de réfléchir, de construire leur pensée sans préjugés ; et l’autonomie prend toute sa place. C’est un sujet transdisciplinaire qui transcende pour moi tous les programmes. Former à l’autonomie, faire en sorte que l’élève puisse s’organiser (être attentif et concentré, se rendre disponible pour apprendre, pouvoir planifier et gérer son travail personnel, s’auto-évaluer, se corriger), qu’il puisse réfléchir par lui-même (argumenter, remettre en cause, se questionner, formuler des hypothèses, s’affranchir des préjugés ou pensées toutes faites, exploiter des documents ressources, faire ses propres choix éclairés…), qu’il puisse se construire une identité individuelle, citoyenne, républicaine (s’orienter et choisir son métier, développer des compétences psycho-sociales pour développer l’empathie, l’acceptation de soi pas toujours conforme aux normes imposées et l’amour de soi et des autres différents de nous, vivant tous dans une même société avec des valeurs humanistes).
  • Je continue de penser que la gestion des émotions aide aussi à l’autonomie. J’en ai parlé avec ma CPE pour autonomiser les élèves sur des projets solidaires, notamment pour les aider indirectement dans leur scolarité. Cela participe à mon travail sur "Devoirs faits" et les leviers que je cherche à développer... Autonomie et discipline positive : j’y réfléchis...
  • Nous avons enclenché un travail de recherche sur ce sujet avec les chercheurs qui nous accompagnent, et j’ai essayé de catégoriser les outils concrets. Plus particulièrement, cette réflexion collective m’a vraiment fait prendre la mesure du malentendu généralisé qu’il y a sur la définition de l’autonomie mais surtout sur son statut (d’un préalable regretté à un objectif à travailler). Je réfléchis à une formation en REP+ sur cette question, et la présence de collègues du lycée m’a permis de voir que ces préoccupations étaient non seulement partagées mais qu’elles trouvaient des réponses pratiques (et pas seulement des discours sur le manque supposé d’autonomie des élèves). Cela m’a donné l’envie de faire intervenir ou témoigner des profs de lycée dans des formations destinées au 1er degré ou inter-degrés.
  • Je pense que pour rendre l’élève autonome, il doit être déjà disponible ; donc faciliter l’attention et rendre un cadre de travail plus serein me paraît indispensable. Je vais équiper ma classe coopérative avec du mobilier favorisant l’attention (tabouret oscillant, élastiques, balles) et le travail de groupe et l’autonomie des groupes avec des tableaux roulants par îlots. Poursuivre et développer des pédagogies innovantes et numériques pour développer la motivation chez l’élève, l’organisation au sein des groupes, la cohésion du groupe et ainsi l’autonomie en le mettant dans des situations moins scolaires (chasse au trésor : journée prérentrée et escape game, inter-classes, chasse au trésor, sorties). J’ai réfléchi à comment adapter et mettre en place une réflexion pour développer l’esprit critique (je vais devoir attendre la formation Philojeunes encore un peu) mais déjà avec deux autres collègues nous envisageons de mettre en place des débats / moments de réflexion et argumentés. Nous avons aussi une réflexion d’équipe sur les outils à mettre en place pour favoriser le travail de groupe au sein de l’équipe et des groupes d’élèves. J’ai bien aimé l’idée aussi d’un journal des apprentissages avec un retour méta-cognitif de chaque cours passé, je vais en parler et soumettre l’idée en réunion "classe coopérative" d’ici la fin juin. Cette réflexion me conforte dans ma volonté de continuer de développer des pratiques coopératives où l’élève devient acteur de ses apprentissages en développant son autonomie et en particulier « l’autonomie intellectuelle » de l’élève.
  • Ce groupe d’échanges a présenté et mis en commun des documents de stratégies et des outils pédagogiques (leviers pédagogiques, padlet). Nous avons fait des retours sur des outils testés en classe pour voir leur plus-value sur l’autonomie des élèves et faire des entretiens d’élèves et enseignants sur ce sujet pour mieux cerner les représentations autour de cet objectif. Analyse de pratiques : au-delà des outils proposés, comment les met-on en place en classe et hors la classe ? Les élèves s’en saisissent-ils ? Pour quels effets ? Et l’aspect inter-degrés, multi-âges, pluri-professionnel me paraît intéressant et devoir être proposé pour des sous-groupes éventuels.
  • Quelques pistes qui me viennent et qui m’intéresseraient d’approfondir l’année prochaine : il me semble que travailler sur un retour méta-cognitif de l’élève au quotidien (sa méthodologie, son cheminement, son questionnement, ses choix d’outils, son vécu en tant qu’apprenant) permet de développer l’autonomie organisationnelle. Réfléchir à la cartographie des controverses et sa mise en place m’intéresse ainsi qu’aux outils/méthodes qui structurent la pensée et qui permet de développer l’autonomie intellectuelle de l’élève. J’aimerais aussi réfléchir à l’autonomie de l’élève en distanciel (quand il est chez lui) car il me semble que la situation vécue risque très probablement de se reproduire, alors l’anticiper pourrait être formateur et un enjeu des prochaines années. Faire en sorte qu’en ayant acquis de l’autonomie dans son travail et dans sa pensée en présentiel, il puisse mettre en place les mêmes stratégies quand il est seul à la maison. (Un des élèves me disait hier : « je n’ai pas pu faire correctement le travail car je n’étais pas concentré et je n’arrivais pas à me concentrer autant qu’en classe » : pas de méthodes, seul face aux distractions, des problèmes liés aussi à l’implicite des consignes données et à la disparité des activités, des outils et des tâches donnés, problèmes de planification aussi face au travail donné).
  • Une initiative formatrice et opérationnelle à la fois ! La diversité des acteurs (enseignants, proviseurs, formateur, ...) est tout à fait stimulante. Il serait intéressant de proposer à des professeurs des écoles ayant une classe de se joindre au groupe, aussi bien de maternelle que d’élémentaire, et pas forcément des militants des classes coopératives, afin de faire progresser les enseignants sur cette question mais aussi de disposer de points de vue plus "frais" sur ces questions. Je vous remercie pour ce moment de partage qui m’a permis d’ouvrir ma réflexion, de faire des liens entre des outils et des envies, d’envisager des pistes que je n’avais pas encore prises en compte dans toutes ses dimensions.